Dans le cadre de ma série de «« chansons dites« », une très belle chanson de Lynda Lemay, écrite en 2006.

La partition de piano qui l’accompagne s’intitule « Virgule », de Hicham Chahidi. L’image en illustration est un fusain de Käthe Kollwitz, « Mère pressant deux enfants contre elle », de 1932.

Le tout, toujours enregistré et mixé de façon artisanale à la maison.
 

UNE MÈRE

« Une mère
Ça travaille à temps plein,
Ça dort un œil ouvert
C’est d’garde comme un chien
Ça court au moindre petit bruit
Ça s’lève au petit jour
Ça fait des petites nuits.
C’est vrai, ça crève de fatigue
Ça danse à tout jamais une éternelle gigue
Ça reste auprès de sa couvée
Au prix de sa  jeunesse,
Au prix de sa beauté.
 

Une mère,
Ça fait ce que ça peut,
Ça ne peut pas tout faire,
Mais ça fait de son mieux.
Une mère,
Ça calme des chamailles
Ça peigne d’autres cheveux
Que sa propre broussaille

Une mère,
C’est plus comm’les autres filles
Ça oublie d’être fière
Ça vit pour sa famille

Une mère,
Ça se confine au bercail
C’est pris comme un noyau
Dans le fruit de ses entrailles

Une mère,
C’est là qu’ça nous protège
Avec les yeux pleins d’eau,
Les cheveux pleins de neige

Une mère,
A un moment, ça s’courbe,
Ça grince quand ça s’penche
Ça n’en peut plus d’être lourde
Ça tombe, ça se brise une hanche
Puis rapidement, ça sombre
C’est son dernier dimanche
Ça pleure et ça fond à vue d’œil
Ça atteint la maigreur des plus petits cercueils
O bien sûr, ça veut revoir ensemble
Toute sa progéniture entassée dans sa chambre
Et ça fait semblant d’être encore forte
Jusqu’à c’que son cadet ait bien r’fermé la porte
Et lorsque, tout’ seule ça se retrouve
Ça attend dignement qu’le firmament s’entr’ouvre
Et puis là, ça se donne le droit
De fermer pour la première fois les deux yeux à la fois

Une mère ça ne devrait pas partir
Mais on n’y peut rien faire
Mais on n’y peut rien dire.
 

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